D’abord assistant sur des montages auprès de cinéastes confirmés comme Claire Denis, Raymond Depardon ou Jean-François Stévenin, Thomas Glaser a monté une trentaine de films, documentaires et fictions pour le cinéma et la télévision, montrés dans de nombreux festivals. Vers la Bataille (2021) a obtenu le Prix Louis Delluc du premier film. Sidonie au Japon (2023) a été projeté à la 80e Mostra de Venise. C’est dans les creux de ce métier qu’il photographie.
La salle de montage est un endroit privilégié d’échange, car on y triche plus difficilement qu’ailleurs. Depardon, qui déclenchait souvent et parlait beaucoup, fût la première d’une série de rencontres importantes : les photographes Sabine Weiss, Kate Barry, Claude Nori, Jeffrey Sliverthorne, et surtout Malick Sidibé, sur qui Thomas Glaser réalise un documentaire, à Bamako.
En 2019 commence le projet photographique MUTE, qui se veut une recherche sur l’intimité dans les rapports du corps et du visage au son, à travers l’expérience de l’interprétation musicale. Chaque séance avec un musicien y est envisagée comme une étude, un document intime dont le cœur est la notion d’abandon, tel que celui-ci est exigé par l’interprétation.
La disparition du paysage, série
« Quand on a ouvert la malle, il n’y avait pas que des images du passé. Margot, Paul, Sarah, Alexis… on a regardé tous ensemble ce monde inconnu, mélange de souvenirs et de jours qui semblaient encore à venir. Quand on l’a refermée, tout avait disparu.»