Shahed Sohrabi

Shahed 04
Shahed Sohrabi

Portraits

de Shahed Sohrabi (Iran)

As I have always been a studio photographer specially objects, advertising and portraits, I was not comfortable with controlling the natural light for taking artistic portraits. This workshop really improved my vision to see the beauty that lies in natural light. Now I am able to control it beautifully while I’m taking portraits.I really like to take portraits that have a feeling and make the viewer stop and think. I believe photos have a lot to say rather than videos only if you can make them perfectly. You can visit my photos (Portraits, Advertising, Still life and Travel Photography) on my website and contact me via email.


Portfolio du workshop Portrait avec Richard Dumas, Octobre 2015.

Revue écrite par GABRIEL BAURET,
Commissaire indépendant et professeur

Le travail sur la lumière s'impose de façon évidente et positive dans l'ensemble de cette série de Shaded, et plus particulièrement sur les 9 premières images qui témoignent d'un vrai sens du noir et blanc.

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Mais il y a une sorte de décrochage sur la fin, avec le modèle asiatique : on est sur un autre registre, en ce qui concerne notamment le rapport du sujet avec ce qui l'entoure. Cela ne "dialogue" plus comme au début de la série. On perd en intensité, sans doute aussi à cause du blanc qui occupe l'image. Et l'on s'éloigne un peu du genre du portrait.

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Le portrait peut se pratiquer aussi bien sur un fond totalement neutre que dans un environnement identifiable à l'image. Mais je pense qu'il faut choisir.

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Dans cette série, il y a des photographies dans lesquelles le sujet est photographié en assez gros plan, le visage apparaissant sur un fond uni ; et d'autres dans lesquelles au contraire un "décor" est perceptible et joue un rôle : soit purement plastique, soit porteur de sens.

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En conséquence, je dirais que si décor il y a, celui-ci doit être signifiant : informer sur le cadre dans lequel le sujet vit ou travaille. Ou bien il est comme un contrepoint sur le plan plastique.

Ici, c'est un peu vague. Cela demanderait donc un réglage plus précis.

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Le fond uni permet bien évidemment de centrer le regard sur le sujet et d'éviter toute dispersion.

Ce qui m'amène à la question de la fonction du portrait : elle est, comme on le sait, plurielle.

Le portrait peut être informatif, c'est-à-dire renseigner sur la personne photographiée, sur son cadre de vie.

Le portrait peut être sociologique : informer sur la catégorie sociale à laquelle la personne photographiée appartient. Et l’on pourra rester au stade des apparences, c’est-à-dire sans s’engager sur le mode de la singularisation du sujet (ne pas chercher à montrer en quoi il est singulier).

Et au-delà de tout cela, le portrait peut être psychologique : exprimer un sentiment, une émotion, un état d'âme au moment de la prise de vue. Un état lié à l’instant même de cette prise de vue ou de façon plus générale un trait de caractère de la personne.

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On dispose donc d'un registre assez large. Et une fois encore, il faut choisir, décider dans quelle voie s'engager. Je sais que cette série est un exercice, que tout ne peut pas être maîtrisé comme dans le cadre d'une commande ou d'un projet personnel. J'ai l'impression ici que la technique est relativement bien maîtrisée, mais il manque une clarification de l'intention. De quel portrait s'agit-il?

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Autre point, sur un registre plus formel : je remarque, au regard de l'ensemble, que le format diffère parfois d'une image à l'autre. Je parle en particulier des photographies verticales : le sujet est plus ou moins à l’étroit dans le cadre. Je pense qu'il faut être rigoureux dans l’exploitation d'un format.

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Dans un premier temps, faire un choix entre le format carré ou le 24 x 36. Ce sont deux modes de composition très différents. Traditionnellement, le format "portrait" dans l'histoire de la peinture est vertical et convient à un cadrage sur le visage ou à un portrait en pied. Il y a une logique visuelle à cela. La photographie a cassé cette tradition et montré que le format carré était tout à fait approprié à la pratique du portrait.

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Dans cette série, il y a majoritairement des images verticales, et l'on sent qu'avec les horizontales Shaded s'écarte un peu du propos.

Dernier point : le regard du sujet qui est essentiel dans le portrait. Lorsque le sujet regarde le photographe, donc le spectateur de l’image, on instaure un dialogue. Ici, il semblerait que Shaded soit plus à l’aise, et le sujet plus expressif, quand la personne photographiée ne regarde pas l’opérateur, comme c’est le cas dans les images # 1 et # 10.

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En conclusion, je dirais que les bases sont là, que le noir et blanc joue son rôle : ne pas se perdre dans les détails, se concentrer sur le sujet, donner toute l’importance à la lumière. Mais il y a encore des mises au point à faire, tant dans la forme que dans l’intention (le projet). Ensuite seulement se posera la question du style, la reconnaissance d’une « écriture ».


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