That type of background made me develop an interest in long-term projects and in going deep into stories. I am interested in cultural and sexual diversity, in urban tribes, in marginal sectors of society, but also in the elite and power relations. For now, I am interested in comprehending and telling a necessary story: one of the transvestite and transsexual Ecuadorian community in Paris, a group of people erased from the social memory of the country I come from. » Santiago Rosero Quito, Ecuador, 1978
Trans Ecuadorian community in Paris
de Santiago Rosero (Equateur)
Trans Ecuadorian community in Paris. « Since 2003, I have worked as a freelance journalist for magazines and newspapers in Latin America, and most of my written works (narrative journalism) have been illustrated with my own photographs. I did a master degree in Social Sciences and I am a member of an art collective that makes projects on popular culture and contemporary art.
Portfolio du workshop Documentaire avec Patrick Zachmann, Juin 2012.
Revue écrite par
Hello Santiago,
A première vue, je suis devant un travail de photojournaliste caractéristique où le photographe sait se placer par rapport au sujet, connaît le type d’informations qu’il doit donner à son lecteur, à son journal et même le style d’images crédibles et même (trop ?) conventionnelles qu’il doit fournir … Sauf que à deuxième vue, ça ne me satisfait pas tant que ça (je suis exigeante) et je vais devoir me livrer à quelques critiques. Et si justement cela avait trop l’air de photojournalisme mais n’en était pas vraiment comme si quelques erreurs s’étaient glissées.
En réalité le portrait rapproché (sur le lit) est une démarche très différente voire à l’opposé des silhouettes saisies dans la nuit en train de faire le tapin même si la narration veut être complète, je connais peu de photographes qui fonctionnent sur deux terrains aussi différents que le portrait individuel et le voyeurisme façon paparazzi, il faut choisir ….je connais quelqu’un qui était dans le même genre de travail (prostitution) , il photographiait le racolage à la chambre , je ne dis pas que c’est bien mais c’est cohérent avec un projet d’ensemble…
D’une manière générale vous savez vous mouvoir comme un photojournaliste mais votre regard est encore trop imprécis si bien que les informations manquent de pertinence.
Peut-être vous manque-t-il une certaine culture photographique surtout sur un sujet comme celui-là – le transsexualisme est LE sujet photographique par excellence… depuis les années 50, traité par des gens aussi prestigieux que Diane Arbus ou surtout Christer Strömholm (une merveille) qui ont porté le genre à certains sommets, ou aujourd’hui Kader Attia qui a justement écarté sur ce sujet toute approche photojournalistique pour en faire un sujet d’art contemporain et ‘exposition muséale, recourant aux portraits très individualisés, fouillant une intimité partagée…
Vous devriez davantage regarder toutes ces références car vous éviteriez des images déjà trop vues et rebattues (le portrait sur le lit par exemple).
Autre problème, c’est la présentation confuse, vous avez un certain nombre d’images mais quel ordre suivent-elles ? S’agit-il toujours de la même personne ? Ou de plusieurs personnes ? Si il y a plusieurs personnes, ne vaudrait-il pas mieux, choisir un modèle et tout rapporter à ce modèle (faire poser les autres avec elle par ex.) et simplifier ainsi la narration , aider le lecteur à s’y retrouver, c’est une construction + rigoureuse qu’il faut pour que les photos parlent d’elles-mêmes en se succédant ( vous mettre davantage à la place du lecteur par exemple), les photos de détails sont imprécises comme les perruques (photo faible), le portait de groupe (faible : qui est le vrai sujet ?) l’homme seul dans le jardin (incompréhensible ? Est-ce la même personne qui va tapiner par la suite ? )… Faible encore le portrait « sexy » du travesti devant les 2 portes dont une éclairée (pourquoi ? Y a-t-il une raison ?) et il est indispensable d’être à distance de son modèle, de ne pas trop « rentrer » dans son trip (sexy) car où est votre point de vue ?
Par contre, j’aime et J’ADORE une image, celle de la nuit et de la personne qui se penche à la fenêtre avec les volets à claire voies éclairés, quelque chose comme une idée formidablement romantique de Paris mais une idée que vous n’avez volé à personne, bien à vous, convaincante, réussie, une belle échappée ………..
En résumé, votre travail manque un peu de maturité, de contenus peut-être aussi, de point de vue, c’est sûr, cherchez dans les directions que je vous ai indiquées…Vous savez faire le photojournaliste mais vous pourriez être meilleur en étant plus personnel, Vous avez un très bon sujet, et vous avez un beau sens visuel, plein de poésie lorsque l’enjeu est faible et que vous ne voulez pas « démontrer » quelque chose à tout prix, que vous oubliez d’être un bon élève…
BONNE CONTINUATION !
Martine Ravache