Photographe professionnel depuis une vingtaine d’année, je réalise des portraits et des reportages pour la presse française et internationale et réponds à des commandes de communication.
J’ai réalisé ce workshop avec Richard Dumas, pour casser mes réflexes en portraits et sortir de ma zone confort. Au bout de la première matinée, j’ai réalisé que je devais m’imposer une forme de lenteur pour retrouver la rigueur du moyen format, la lourdeur de la chambre. J’ai alors emprunté un tripode pour fixer mon numérique et j’ai abandonné le flash.
Je me suis imposé de construire l’image, composer avec la lumière, imaginer une histoire avant d’interagir avec le modèle, de générer une tension, une sensation.
L’Idiot
L’idiot en référence au roman de Dostoïevsky dont l’édition chez Babel était illustré du portrait « Le désespéré » de Gustave Courbet. Les teintes de ce tableau et l’expression me font penser au premier portrait qui a construit ma série: celui de Wouter Derth surpris sur sa chaise (L’idiot 009). Mais surtout parce qu’il m’aura fallut vingt ans de carrière pour enfin faire des portraits avec un pied. Le pied me force à ralentir et affiner le cadrage et ma lumière, comme à la chambre, avant de ne plus m’attacher qu’à mon sujet pour en tirer ce petit moment de magie dont je ne sais rien avant de le voir apparaître.