Revue écrite par
SANDRO IOVINE,
Directeur de publication de FPmag
Martin Firniss nous offre une vision intéressante de la ville. Dans ses photographies, en fait, la zone urbaine semble être devenu une sorte de paysage naturel étrange. Les surfaces de verre réfléchissant le ciel m'évoquent, parfois, les roches des montagnes. Ce sentiment peut venir de la profession de Martin, mais offre au spectateur une perception très intéressante de l'espace urbain. Dans les images urbaines présentées, le sol est toujours absent. Nous ne pouvons pas voir la base des bâtiments, tout comme dans les images de montagne, nous ne pouvons pas voir les pentes. Cette similitude entre les images de montagne et les images de ville publiées dans la sélection devrait être développée à mon avis dans un discours photographique plus large. Je crois que cela pourrait être un embryon viable pour un futur travail. Martin Firniss pourrait essayer de jouer sur une succession de paysages naturel et urbain, en soulignant les similarités et les différences.
À cet égard, aux fins de se nourrir d'une oeuvre, sans nécessairement adhérer à la thèse du film, je recommande de regarder Koyanisqatsi, film réalisé en 1982 par Godfrey Reggio, où le contraste entre le monde naturel et anthropique est abordé avec beaucoup de soin.
Un autre aspect intéressant dans les images de Martin est le verre, le matériau extérieur des bâtiments. Le verre qui crée des surfaces, le verre qui reflète, mais fausse la réalité qui l'entoure, le verre qui crée de nouvelles visions de la ville.
De ce point de départ, l'analyse peut être étendue à d'autres matériaux de l'architecture afin de donner, à l'avenir, une plus grande épaisseur au travaille photographique.
Je pense plutôt que toute faiblesse peut être trouvé au niveau de la post-production. Les photographies de la ville jouent sur l'articulation de plans architecturaux, mais la couleur tonale tend à aplatir la distinction de leurs propres plans. Une plus sensible différenciation de ces derniers pourrait améliorer le résultat.
Enfin, un commentaire sur la cohérence des images. La figure du seul être humain qui apparaît dans ses paysages urbains est critiquable du moins pour l’homme représenté dont l'expression n'est certainement pas la meilleure. Couper l'homme qui est en bas à gauche, signifie donner un rôle actif à l’hors-champs, mais un rôle qui n'a aucune raison d'être en termes de narration.