Au début, j’ai pas compris son prénom. Quand elle est arrivée, je crois que personne n’a trop fait attention à elle. Moi, je sais pas trop pourquoi mais je me suis dis qu’elle ressemblait à un oiseau et puis elle avait les cheveux dont j’avais toujours rêvé, tout en boucle et en volume. Peut être qu’on se ressemble un peu d’ailleurs ?
Alors voilà, j’ai immédiatement aimé ce visage symétrique et puis cette allure à la fois gracieuse et quelconque. Quand mon oeil s’est planté dans le viseur de mon boitier, c’était comme l’observer à travers le trou d’une serrure. Là, j’ai compris son prénom. Numina. C’est un mot latin qui parle de divinité. Bah ça me semble assez évident en fait. Ciel, grâce, esprit. Je la connais pas cette meuf mais je voulais voir son visage sous tout ses angles, ne pas en manquer une miette. J’ai pas eu peur de m’approcher, de lui dire à quel point je la trouvait belle. Par contre j’avais peur de rater les images, de ne pas savoir la décrire correctement. Numina ce petit animal coincé dans un coin et puis aussi cet oiseau immense qui pourrait s’envoler par la fenêtre. Rock star, enfant sauvage, roi soleil et garçon de café. Une de ces femmes qui n’a jamais le même visage. J’ai voulu parler d’elle.
Diplômée en photographie et image animée de l’école de Condé de Paris et d’un Bachelor Film Making de l’école Sup de création, Mathilde est une jeune photographe et vidéaste bretonne bercée par la street photographie des années 50. Un travail introspectif qui permet de faire glisser des airs de mélancolie sur ses images. Portraits, reportages, ou détails furtifs, en tout cas il s’agit d’intime et parfois de mystère.
Elle expérimente à travers plusieurs supports, du clip musical au fanzine, en passant par la pochette d’album et la publication éditorial.