Métamorphoses de l’intime
J’ai débuté la photo en 2015 grâce aux cours du soir de la Mairie de Paris sous la direction de Claire Comte, après une carrière passée dans la publicité. Influencée par William Klein et Daïdo Moryama, je prends mes premiers clichés en Noir et blanc dans les rues de Paris avant d’explorer l’espace clos du métro avec une série intitulée :« Orwell’s world ».
En 2021, fascinée par la photographie introspective de Mickael Ackerman, je réalise les « Métamorphoses de l’Intime” qui fait l’objet d’une exposition au Cap Ferret en juillet 2021. J’y traque les émotions entr’aperçues dans la rue, sur des visages d’anonymes au soir de la Fête de la musique. Désir, amour, peur… ? Que suis je en train de photographier? Le flou et le noir et blanc créent un sentiment d’ambiguïté qui jette le doute sur leur véracité et trouble nos sens et notre jugement.
Comme le souligne Jonas Bendiksen de l’agence Magnum : « Il est loin le temps où les gens voyaient dans la photographie le garant de la vérité. Les gens voient ce qu’ils veulent dans une photo. »
Dans cette « métamorphose de la vérité », la photo devient un jeu. En juillet 2021, dans la série « Valse avec le vent », j’utilise mon Leica comme un téléphone pour capter au débotté les figures d’un corps luttant contre la force du vent. Dans « Délirium » je saisis de façon inoppiné les mouvements convulsifs d’un homme en « plein délire éthylique » Est ce la vérité ? Les images en noir et blanc offre une troublante gémellité avec la réalité…. Là encore, je persiste et je signe avec une guide line :« L’envie de jouer » ou dit autrement : « The passion to be free ».
Orwell’s world
Sur la ligne 8 du métro parisien, on entre dans le sombre Paris. Ils sont tous là, à attendre, sous la lumière crue des quais, ou claquemurés dans la rame à l’arrêt : hommes et femmes avec leurs regards las, leurs mines revêches, leurs corps tassés, compressés, leurs visages abattus, ou endormis la bouche ouverte… et soudain leurs têtes ballottées au gré du balancement de la rame. On retient son coeur et l’on entre sans coup férir dans le monde d’Orwell.