Personal meeting with
VALERIE FOUGEIROL,
Independant curator/ Creative director
Je me suis arrêté dans le village de Cerbère. Il est le dernier village de la côte Vermeille avant la frontière espagnole.
Le temps semble s’y être arrêté …Il m’a directement immergé dans les années 30, dans un véritable décor de cinéma à ciel ouvert. Et cet hôtel au bord de la voie ferrée, le “belvédère du rayon vert” me projeta dans l’ambiance de l’époque avec ses grandes robes et ses costumes trois pièces, ses plumes d’autruche et ses montres à gousset, sa vaisselle de Limoges et son phonographe. Ce bâtiment à l’architecture imposante, tel un navire surplombant la voie ferrée, se remplissait des voyageurs dans l’attente de poursuivre leur voyage vers l’Espagne. Le temps d’une nuit, ses clients se retrouvaient dans de grandes soirées fastes où les effluves d’alcool, la fumée des cigares et les notes de musique se mêlaient jusqu’à l’aurore.
J’ai souvenir de cette boite à chapeau que m’avait montré ma grand-mère. Il contenait un beau chapeau haut de forme en feutrine noire. Il y avait aussi quelques cols de chemise. Elle m’expliqua, qu’à l’époque, ils étaient amidonnés pour les grandes occasions. Ces objets appartenaient à un membre de la famille qui s’appelait Fénélon. Parait-il qu’il avait mené une vie faste, qu’il dépensait de l’argent, qu’il était reconnu dans la région pour ses frasques … mais je n’en su pas beaucoup plus.
Lors de ses voyages, surement vint-il à Cerbère. Il aurait participé à un de ces banquets du Belvédère du rayon vert.
Mais qui était ce Fénélon ?