« Dans une situation sans issue, je n’ai d’autre choix que d’en finir. C’est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s’achever »
Walter Benjamin, Portbou, le 25 septembre 1940
L’histoire tragique de Walter Benjamin, qui se donna la mort à Portbou, je n’en ai pris connaissance qu’à la fin.
Portbou, c’est ce petit port à la frontière espagnole où j’ai commencé à prendre les premières photos lors de mon arrivée en résidence, à Cosprons.
J’ai erré sur une partie de cette côte catalane, mais c’est à Portbou que mon oeil voulait revenir.
Lors de cette errance, je me suis fixée sur cet horizon bouché, ce « sans issue », sense sortida en catalan.
Pour cause de crise sanitaire, il a bien sur eu l’absence, ou bien je n’ ai pas eu envie de les photographier, ces fantômes masqués.
De ce bout de côte balnéaire, restent les maisons et appartements fermés, les terrasses de cafés délaissés, les grilles des commerces tirés. Tout ce vide fait planer cette atmosphère morte, déserte.
Peut être aussi, inconsciemment, était ce l’ombre de Walter Benjamin, et de son Sense sortida.