Des milliers de participants et visiteurs viennent y célébrer celle qu’on appelle la Mamacha Carmen (en référence à Pachamama, la terre Mère), culte datant du XVII ème siècle. Les processions de la Vierge dans les rues du village sont accompagnées par seize confréries de danseurs, chacune représentant une composante de la société préuvienne: les Capaq Chunchos (habitants d’Amazonie) et les Capaq Qolla (habitants des hauts plateaux andins), personnages liés historiquement à la Vierge et perpétuellement en confrontation, les Capaq Negros incarnent les esclaves noirs, les Majenos, de prétentieux et ostentatoires vieux commerçants, les Chuqchus évoquent le paludisme en Amazonie, alors que les Huaca Huacas font la satire des toréadors et de la corrida, les Campachas incarnent les jeunes guerriers incas, les Chilenos rappellent la Guerre du Pacifique avec le Chili et la Bolivie, les Sicilas Wayras se réfèrent aux mauvaises autorités judiciaires, corrompues et violentes…
La célébration est une grande explosion de musiques et de couleurs pendant 4 jours et 3 nuits. Quand la folie mystique prend fin, il me reste un curieux sentiment de mélancolie.